DUBROVNIK

Située au sud de la côte dalmate, à proximité de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro, la ville-forte de Dubrovnik est un lieu touristique important de Croatie.

La Placa (ou Stradun), est une large avenue dallée tracée au milieu de la ville, sur l'ancien marécage qui séparait la Raguse latine du rocher de Dubrava sur le continent. Lorsque la ville s'agrandit au cours du Moyen Âge, elle assécha ce marais et en fit une artère.

Le climat de la ville est marqué par des étés chauds et humides ainsi que par des hivers froids, mais tempérés par la proximité maritime. Ses caractéristiques sont semblables à celles de la plaine du Pô en Italie, au nord de la côte adriatique opposée.

Moyen Âge
Raguse est fondée durant la première moitié du VIIe siècle. Dès sa fondation, la ville est placée sous la protection de Byzance. À partir de 980, la ville a le statut d'évêché. À l'instar de Venise dont elle devient concurrente, Raguse sait tirer parti de sa position côtière pour développer un commerce maritime lucratif. Elle est gouvernée par un recteur, élu chaque mois[réf. nécessaire]. Celui-ci est logé au palais du recteur, où il ne reçoit plus ni amis, ni famille, se consacrant entièrement à sa tâche. La république de Raguse comprend uniquement les ports de Raguse et de Ragusavecchia (Cavtat) jusqu'en 1120, date à laquelle elle s'étend à son arrière-pays.

Entre 1180 et 1190, le Grand Prince (veliki župan) de Rascie Stefan Nemanja, fondateur de la dynastie serbe Nemanjić, essaie à deux reprises de s'emparer de la République de Raguse, sans succès.

• En 1184, l'armée des trois frères (Miroslav et Stracimir rejoignant Nemanja dans cette campagne) est devant les murs de la riche cité de Raguse. La ville est chrétienne et peuplée de Serbes, Croates ainsi que d'Illyriens et de Romains, venant de l'ancienne province de la Dalmatie comme toute la région ; mais très fière de son indépendance Raguse résiste une première fois à l'armée de Nemanja.
• En 1185, Nemanja revient devant les murs de la cité et subit un nouvel échec militaire.

En 1186, Nemanja décide alors de libérer les autres villes de la région qui étaient sous la domination byzantine de Michel III Vojislav, roi de Dioclée. L'armée serbe prend les villes de Danj, Skadar, Svač et Ulcinj avec une surprenante rapidité, puis un peu plus tard Bar. Entre 1233 et 1242, Raguse étend à nouveau ses possessions dans l'arrière-pays.

L'importance de son trafic la conduit à établir la première quarantaine en 1377 pour se protéger de la peste noire. Après la quatrième croisade, elle passe sous la domination de Venise, jusqu'en 1358. En 1358 (traité de paix de Zadar), la république de Raguse reconnaît la suzeraineté du roi de Hongrie, à qui elle verse un tribut jusqu'en 1526, après la bataille de Mohács. L'autorité hongroise ne porte cependant que sur les impôts et la flotte et on fait donc traditionnellement débuter l'indépendance de la République de Raguse à 1358.

                                                                                                                                Mur de la ville

 

La République reçoit l'île de Meleda (Mljet) puis les alentours de Slano en 1399.

Entre 1427 et 1451, elle achète la région des Konavle au royaume de Bosnie. En 1409 et en 1417, Venise lui conteste le monopole du commerce dans la ville de Drijeva, qui est alors possession du royaume de Bosnie. Elle échoue par deux fois, et Raguse reste maîtresse du commerce du sel (salines de Ston) qui passait par cette ville.

En 1416, elle est le premier État européen à abolir l'esclavage et, donc, à interdire le commerce des esclaves. Durant les XVe et XVIe siècles, elle développe son commerce entre l'Europe ottomane et les ports de la Méditerranée. Au XVIe siècle, la flotte de commerce de la République compte 160 navires.

L'avancée turque dans les Balkans, et notamment la conquête de la Serbie, nuit gravement au commerce de la République. Elle signe en 1442 un traité avec les Ottomans ; ce traité autorise les marchands de Raguse à commercer dans les Balkans, moyennant le paiement d'une taxe.

Farouchement catholique, la République réserve les postes de la magistrature aux membres de cette religion et oblige parfois les orthodoxes à se convertir. En 1492, elle accueille toutefois un groupe de Juifs expulsés d'Espagne.

 

Époque moderne
À la fin du XVe siècle, des conflits opposent Venise aux Hongrois, puis Venise aux Ottomans pour le contrôle du marché de Drijeva, nuisant ainsi gravement au commerce des marchands de Raguse, qui en avaient le monopole. Il faut attendre 1503 pour qu'un traité de paix soit signé.

Tout comme Venise, elle offre assistance à l'alliance musulmane lors de la bataille de Diu contre les Portugais, en 1509, dans l'océan Indien.

Après 1526, elle paie un tribut aux Ottomans, et ce jusqu'en 1718. Le tribut s'élevait alors à 12 500 ducats par année. La république ne se relève jamais complètement de la crise du commerce maritime en Méditerranée et du tremblement de terre de 1667 (plus de 5 000 morts).

En 1699, elle cède deux portions de terre à l'Empire ottoman. De cette manière, Venise ne peut plus l'attaquer que par la voie maritime, et non plus par voie terrestre. Ceci est à l'origine de l'unique accès à la mer de la Bosnie dans la région de Neum.

En 1806, Raguse est assiégée durant un long mois par les flottes russes et monténégrines qui envoient plus de 3 000 boulets sur la cité. La République est alors contrainte de capituler face aux forces armées de l'Empire français qui met un terme au siège et sauve Raguse. Menée par Napoléon, l'armée française entre dans Raguse en 1806.

En 1808, le maréchal Marmont abolit la République de Raguse et l'intègre dans le Royaume d'Italie. Il devient le recteur de Raguse (en 1810 incorporation dans les provinces illyriennes dirigées par Marmont puis Fouché).

Époque contemporaine
Depuis 1815 (congrès de Vienne) jusqu'en 1918, la ville (au nom bilingue de Ragusa - Dubrovnik) fait partie de la monarchie autrichienne (empire d'Autriche), puis Autriche-Hongrie (Cisleithanie après le compromis de 1867), chef-lieu du district de même nom, l'un des treize Bezirkshauptmannschaften en Dalmatie5. Le nom italien seul est utilisé jusqu'à la fin du XIXe siècle.

La ville de Raguse change officiellement son nom dans les langues occidentales pour Dubrovnik en 1918, avec la chute de l'empire d'Autriche-Hongrie et à la suite de son incorporation dans le royaume des Serbes, des Croates, des Slovènes, qui devient plus tard le royaume de Yougoslavie.

            Saint-Blaise (Sveti Vlaho) von 1715                                                              La fontaine d'Onofrio

 

La ville est desservie par l'aéroport de Dubrovnik situé à 20 km au sud de la ville près de Čilipi. La ville sera dans le futur desservie par l'autoroute A1.

Comme Dubrovnik est coupée du reste de la Croatie par la bande côtière de Neum, qui appartient à la Bosnie et Herzégovine, l’autoroute devra soit traverser la Bosnie et Herzégovine, avec deux passages de frontière, soit plus probablement utiliser le pont de Pelješac en projet de façon à éviter deux longs passages de frontière.

Le 1er octobre 1991, l'Armée populaire yougoslave attaque et encercle Dubrovnik pendant la guerre d'indépendance croate. Le siège de Dubrovnik dure jusqu'à mai 1992. La plus grosse attaque d'artillerie eut lieu le 6 décembre 1991, tuant 19 personnes et en blessant 60. Le nombre total de victimes dans cette région est de 114 civils tués, selon la Croix-Rouge, dont le poète Milan Milišić. De 1992 à 1993, la ville est par ailleurs la cible de tirs de l'armée serbo-monténégrine postée sur les hauteurs de Zarkovica, au nord-est de la ville, pendant la guerre d'indépendance de la Croatie. 68 % des bâtiments de la vieille ville auraient été touchés directement ou indirectement par les tirs d'obus.

La reconstruction s'est déroulée, autant que possible, dans le respect des techniques traditionnelles, tout en appliquant des normes anti-sismiques nouvelles, dans cette région géologiquement instable. La restauration des toitures fut particulièrement problématique, les matériaux traditionnels n'étant plus disponibles en quantité suffisante. Les anciennes tuiles furent ainsi progressivement remplacées par de nouvelles, bâtiment par bâtiment. Ces nouvelles tuiles proviennent d'une fabrique située à côté de Toulouse, en France.

        Trop de bateaux de croisière                                                                                                                          Téléphérique pour la montagne locale Brdo Srd

 

Dubrovnik, qui déroule ses remparts sur la côte dalmate, au bord de la mer Adriatique, est redevenue un lieu de villégiature. L'enjeu est de taille pour le pays, qui a rejoint l'Union européenne le 1er juillet 2013, et dont le tourisme représente près d'un quart du produit intérieur brut. L'ancienne Raguse, qui fut au XVe siècle une République rivale de Venise, renommée Dubrovnik en 1918 à la chute de l'empire austro-hongrois, est aujourd'hui une ville-musée, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Entre 1991 et 1993, les deux tiers de ses bâtiments ont été détruits ou endommagés, mais ils ont été restaurés avec soin entre autres grâce à des fonds étrangers. Les visiteurs ne s'y trompent pas. Les mois d'été, sur le Stradun, l'artère principale de la ville, la foule est importante. Une partie de la population manifeste sa désapprobation à cette dévolution de la vieille ville au tourisme de masse.

La ville est aussi connue pour être un des décors principaux de la série Game of Thrones. Depuis la deuxième saison, les scènes se déroulant à Port-Réal sont tournées à Dubrovnik.

        Le clocher Luža                                                                                                                                                  Cathédrale de l'Assomption de la Vierge Marie

 

Lieux d'intérêt
Dubrovnik est considérée comme l'une des plus belles villes de la Méditerranée et est un centre de tourisme. La ville se développe devient de plus en plus un lieu de rencontre pour la jet-set internationale et la haute société. La vieille ville est interdite aux voitures, sauf pour les livraisons limitées et la circulation des résidents ; à proximité de la vieille ville, le nombre de places de stationnement est très limité.

    • Les murs de la ville de Dubrovnik font 1940 mètres de long et jusqu'à trois à six mètres de large et sont complètement praticables. Elles constituent le système de fortification le mieux préservé d'Europe et comprennent un ensemble parfaitement conservé de bâtiments publics et privés, sacrés et séculiers, de toutes les périodes de l'histoire de la ville, à commencer par sa fondation au 7e siècle.
    • Ville-port de Dubrovnik
    • La promenade principale (le "Stradun")
    • La cathédrale de l'Assomption de la Vierge Marie
   • Saint-Blaise (Sveti Vlaho) : Après 1706, l'église du saint patron de la ville, Blasius, du 14ème siècle a été incendiée, l'église baroque à trois nefs a été construite au même endroit en 1715. Sur le maître-autel se dresse la statue dorée de la Saint qui porte un modèle de la ville médiévale.
  • Le monastère dominicain (Ulica iza medja) a été fondé au XIIIe siècle et construit aux XIVe et XVe siècles, puis reconstruit à plusieurs reprises. Tout comme le clocher, l'église présente des éléments de style roman, gothique et baroque. Il contient des peintures de grande valeur, dont la "Sainte Madeleine avec Saint-Blaise" du Titien. Les arcades du cloître, richement décorées, sont en transition entre le style gothique et le style Renaissance.
   • Le monastère franciscain date du 14ème siècle. Au-dessus du portail sud de l'église, de style gothique tardif, se trouve une Pietà des frères Petrović. A l'intérieur, vous pouvez voir une chaire du 15ème siècle et la tombe du poète Ivan Gundulić. Le cloître, construit dans la première moitié du XIVe siècle, est de style roman et a été partiellement restauré au XVe siècle en style gothique.
 • Le palais du recteur (premier bâtiment en 1435) a été détruit par des explosions de poudre à canon au XVe siècle, puis rénové dans le style Renaissance. Après le tremblement de terre de 1667, des éléments stylistiques baroques ont été ajoutés lors de la reconstruction. Au centre du palais se trouve l'atrium entouré d'arcades et d'une fontaine du XVe siècle.
   • Pharmacie médiévale, datant de 1317, l'une des plus anciennes d'Europe.

        Vue de la Stradun                                                                                                                                    Palais des Recteurs

        Pharmacie de l'an 1317                                                                                                                      Monastère franciscain

 

Autres points d'intérêt
sont la colonne Roland, le poste de douane, le palais Sponza et le clocher. En outre, Dubrovnik possède l'une des plus anciennes théâtre municipal en Europe, où des représentations ont encore lieu.

Sur l'île offshore de Lokrum et dans la banlieue Ploče se trouvent des hôpitaux militaires, ici appelés Lazareti, dans lesquels les voyageurs arrivant pour la première fois en Europe à partir de 1377 devaient rester en quarantaine pendant 30 jours, puis 40 jours en isolement, pour la protection préventive de la ville contre la peste.

Le plus ancien arboretum du monde, l'Arboretum Trsteno, qui a été créé vers 1492, est situé près de la ville de Dubrovnik.

La forteresse de Lovrijenac est située à l'ouest de la vieille ville sur un rocher de 37 mètres de haut. L'inscription sur la forteresse "Non bene pro toto libertas venditur auro" signifie pour les Français "La liberté n'est pas vendue pour tout l'or du monde". Elle a été mentionnée pour la première fois dans un document officiel en 1301. L'île de Lokrum a été mentionnée pour la première fois en 1023 comme le site d'une abbaye et d'un monastère bénédictin.

En 1839, l'archiduc Maximilien d'Autriche achète l'île et construit une maison d'été. La plupart des plantes du jardin proviennent d'Australie et d'Amérique du Sud. Im Jahr 1963 wurde die Insel zum Naturschutzgebiet sowie 1976 zum besonderen Waldreservat erklärt. Le lac Mrtvo More (mer Morte) est directement relié à la haute mer.

 


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