Alexandroúpoli

Alexandroúpoli (en grec moderne Αλεξανδρούπολη), ou Alexandroúpolis (en katharévousa Ἀλεξανδρούπολις), en turc Dedeağaç, en bulgare Дедеагач (translittération internationale Dedeagač), est un port du nord-est de la Grèce, sur la mer de Thrace, dans la province de Thrace. Elle est le chef-lieu du district régional (préfecture) d’Évros et compte 70 000 habitants.

Alexandroúpoli possède un aéroport (code AITA: AXD), ainsi qu’une liaison maritime avec l’île de Samothrace.

La ville est le siège de la Métropole d'Alexandroupolis, Trajanoupolis et Samothrace, évêché du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

                Alexandroúpoli                                                        Phare d'Alexandroúpoli

Étymologie

En dépit de ce qu’affirment de nombreuses sources secondaires, Alexandroúpoli n’est pas une fondation d’Alexandre le Grand et ne doit pas être confondue avec Alexandrópolis Maedica, dont l’emplacement exact nous est inconnu, et que le conquérant macédonien fonda en référence à Philippópolis, ville honorant son père (aujourd’hui Plovdiv en Bulgarie). Les ottomans ont appelé ce lieu Dedeağaç signifiant «arbre du sage», nom qui perdura jusqu’en 1920, date à laquelle la ville est renommée par les autorités grecques, d’abord Néapoli, puis, en l’honneur du roi Alexandre Ier de Grèce, en Alexandroúpoli.

Histoire

Dans l’Antiquité s’élevait à cet endroit le petit port de Salê, desservant la proche cité de Doriskos et commerçant avec le peuple thrace des Corpillices membre du royaume des Odryses; à l’époque romaine, le port dessert une cité de la Via Egnatia, nommée Traïanoúpoli en l’honneur de Trajan, et encore mentionnée à l’époque byzantine. Toute trace de Salê disparaît des chroniques au ve siècle.

La ville réapparaît à l’époque ottomane au 15e siècle sous le nom turc de Dedeağaç et reste ottomane jusqu’en 1912 à l’issue de la Première Guerre balkanique. Elle est bulgare de 1912 à 1919, lorsqu’elle devient grecque par le traité de Neuilly. Elle était alors peuplée de Grecs, de Turcs, de Bulgares, de Pomaques, de Romaniotes et d’Avdétis; les musulmans y étaient majoritaires. Lors des échanges de populations rendus obligatoires en 1923 par le traité de Lausanne, ces musulmans (Turcs, Pomaques et Avdétis) ont dû partir pour la Turquie et ont été remplacés par des Grecs micrasiates et pontiques chassés de ce pays, qui sont depuis lors, majoritaires dans la ville. Il reste néanmoins quelques villages pomaques dans l’arrière-pays.

Développement des activités portuaires et militaires à partir de 2019

Geoffrey R. Pyatt, ambassadeur des Etats-Unis en Grèce de 2016 à 2022, soutient la restauration de l'activité portuaire de Alexandroúpoli afin d'importer en Europe de l'Est du matériel militaire de l'OTAN sans avoir à traverser le Bosphore contrôlé par les turcs.

Il renouvelle l'accord de collaboration militaire entre la Grèce et les Etats-Unis. En 2019, il fait rétablir l'accès au port qui était bloqué par l'«Olga», un bateau échoué. Il arrive à faire annuler un appel d'offres qui visait à transférer le contrôle du port à un opérateur privé, possiblement russe ou chinois.

Il fait transformer le port d'Alexandroúpoli en base navale américaine, ce qui provoque l'agacement de Recep Tayyip Erdoğan. Un terminal flottant permettant l'importation de GNL est en cours d'installation en 2023. L'Union européenne participe au programme de rénovation du port à hauteur de 35 millions d'euros.

        Le bureau de poste d'Alexandroúpoli                                      Une des plus anciennes maisons

Le bureau de poste d'Alexandroúpoli est le bâtiment où a eu lieu la signature solennelle de la capitulation de la ville à la Grèce, le 14 mai 1920.

L'une des plus anciennes maisons d'Alexandroúpoli est la maison en bois de la première institutrice française de la ville, Antoinette Demtsian. Aujourd'hui, le bâtiment est utilisé par l'association d'amitié franco-grecque de la ville.

 

Points d'intérêt

       Le phare d'Alexandroúpoli                                            Musée ethnologique

Le phare d'Alexandroúpoli, symbole de la ville.

Le phare (reconnu comme monument culturel par la décision du Journal officiel 322/12-9-2013), situé sur la route côtière Megalo Alexandrou, est une attraction de la ville. Il a été construit en 1850 et mis en service en 1880. Le phare a été érigé sur le côté ouest du port de la ville afin de faciliter le cabotage des marins locaux se rendant dans la région de l'Hellespont. Il repose sur un socle cylindrique et, avec ses 27 mètres au-dessus du fond de la mer et ses 18 mètres au-dessus du sol, il est l'un des plus hauts phares de Grèce. Il fonctionne à l'électricité et se caractérise par son faisceau lumineux qui atteint un rayon de 24 miles nautiques (environ 44 km) et émet trois éclairs blancs toutes les 15 secondes.

Musée ethnologique de Thrace

Il est situé dans un bâtiment néoclassique en pierre datant de 1899, au 63 de la rue du 14 mai, et fonctionne depuis octobre 2002 afin de préserver la mémoire historique de l'aire géographique plus large de la Thrace. Il comprend des expositions sur les traditions de la Thrace et couvre les domaines thématiques suivants : Costumes traditionnels, musique et culte, confiserie, bronze et argile, textiles, agriculture. En 2015, il a été récompensé par le musée Benaki pour sa contribution à la préservation de la mémoire historique, à la recherche et à la promotion de la culture thrace en Grèce et à l'étranger.

Autres musées

   - Musée historique (335 Leoforos Dimokratias 335)
   - Musée archéologique (Leoforos Makris 44)
   - Musée ecclésiastique de la Sainte Métropole d'Alexandroupolis (Place de la Métropole)
   - Musée folklorique de l'association cappadocienne d'Alexandroupolis (Mitropoulou 1)
   - Musée d'ethnologie et d'histoire naturelle (8, rue Thermopylae, Nea Chili)
   - Musée d'histoire naturelle (Maistro Platanotopos)
   - Musée de la flore et de la faune (Centre artistique et culturel "Georgios Vizyinos")

        Académie pédagogique Zarifeios                                        L'ancien marché du tabac

    Le bâtiment historique de la Banque nationale       Le bâtiment pour les activités missionnaires

 


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